L’Antispécisme, c’est quoi ?

Qu’est-ce que l’antispécisme ?

L’antispécisme est le fait de lutter contre la discrimination exercée par l’Homme sur les autres espèces animales (spécisme). Il vise à accorder des droits propres à chaque espèce, en fonction de ses besoins. 

Antispécisme, un terme à définir

Dans les médias, sur le web, quand on traite de protection animale, on entend de plus en plus parler d’antispécisme. Loin des préjugés et des stéréotypes, nous allons tenter ici de vous expliquer ce qui se cache derrière ce concept.

Pour cerner ce qu’est l’antispécisme, il est tout d’abord nécessaire de définir ce qu’est le spécisme, son contraire. Cette notion est née dans les années 70, pour souligner la discrimination dont faisaient preuve les humains face aux autres espèces animales. En somme, le fait que l’Homme n’inclue pas ces derniers dans sa sphère de considération morale et juridique. 

Etre spéciste, c’est refuser d’accorder des droits à certains êtres vivants sur la simple considération de leur espèce

Prenons l’exemple concret d’un chien. En France, cet animal dispose d’un cadre légal qui le protège : ses adoptants sont tenus de ne pas le maltraiter ni de l’abandonner sous peine, théoriquement, d’une amende ou d’une peine de prison. Une vache, elle, n’a légalement aucun droit, si ce n’est d’être exploitée toute sa vie, inséminée à répétition et abattue dans de terribles conditions. C’est bien cela le spécisme : nier les droits de certaines espèces, en dépit de leurs besoins, leurs émotions et leurs capacités cognitives.

Racisme, sexisme, les cousins du spécisme

En fait, le spécisme est une discrimination parmi tant d’autres. Ces discriminations partent du principe que certains individus seraient « inférieurs » aux autres.

Si l’on parle du racisme, il s’agit de ne pas vouloir accorder de droits aux personnes d’une autre « origine ethnique » ou d’une autre couleur de peau.  

Si l’on parle de sexisme, il s’agit d’une discrimination basée sur le genre. Les femmes seraient inférieures aux hommes.  Ainsi, à titre d’exemple en France, les femmes n’avaient pas le droit de travailler sans l’autorisation de leur mari jusqu’en 1965 !

L’homophobie est un autre exemple de discrimination, basée cette fois-ci sur l’orientation sexuelle des individus.

Mais dans tous ces cas précis, les humains discriminés ont pu s’exprimer et lutter pour leurs droits. Or, les animaux non-humains, eux, ne peuvent se faire entendre et défendre leurs intérêts. Il est donc de notre devoir, en tant qu’espèce humaine, de les faire rentrer dans notre cercle de considération morale et de leurs accorder des droits, quelle que soit leur espèce !

A chaque espèce ses besoins et ses droits

Les détracteurs des antispécistes

Souvent, les personnes qui s’opposent à l’antispécisme, donc à la progression des droits de certains animaux, développent des arguments fallacieux pour faire peur au grand public. Ainsi ils en donnent une définition volontairement fausse : l’antispéciste serait un dangereux extrémiste qui met sur un plan d’égalité un moustique et un humain et souhaite leur accorder exactement les mêmes droits !

Vous conviendrez que cette idée est tout à fait absurde et cela n’est absolument pas le propos des antispécistes, juste une façon de décrédibiliser leur pensée.

moustique argument spéciste

Accorder des droits propres à chaque espèce

L’antispécisme estime simplement que chaque animal doit être respecté : il a le droit de vivre, de ne pas souffrir et de bénéficier de droits propres à son espèce.

Ces 30 dernières années, la science du comportement animal, l’éthologie, nous a apporté énormément de données scientifiques sur la sensibilité, l’intelligence, la vie sociale de nombreuses espèces animales.

Et ses données démontrent bien que la façon dont nous traitons certains animaux est incompatible avec leur bien-être et leurs besoins primaires.

Ainsi, un grand avocat américain a t-il réussi en 2016 à faire octroyer le statut de personne juridique non-humaine au chimpanzé Cécilia. Ce jugement lui a donné le droit de quitter le zoo où elle était injustement enfermée depuis des années et de rejoindre une réserve naturelle protégée. 

Très belle histoire, mais le problème éthique qui se joue aujourd’hui est encore plus vaste : celui du traitement des animaux d’élevage.

Il est désormais acté que les cochons, vaches et autres animaux de boucherie sont des êtres sensibles qui ressentent la douleur, la peur mais aussi la joie, l’instinct maternel…

De fait, au nom de quoi ne leur accordons-nous pas le droit de vivre en liberté et de ne pas être tués ? Pourquoi continuons-nous de les maltraiter (voir notre article sur l’élevage de cochons en France) et de les abattre alors qu’il est scientifiquement démontré que les protéines animales ne sont pas indispensables à notre survie ?

Il est plus simple dans les médias de se focaliser sur les droits des moustiques que de remettre en question un système qui ne fait qu’asservir toute espèce animale. 

En conclusion, les avancées scientifiques et éthiques actuelles nous donnent aujourd’hui l’occasion de repenser notre rapport aux autres espèces animales. Profitons-en pour accroître notre sphère de considération morale et redéfinir notre rapport au monde et aux autres êtres vivants.

vache et chien
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